EMDR

Le retraitement des expériences difficiles

Nos comportements et nos ressentis sont liés à notre programme génétique mais aussi et surtout à la façon dont nos souvenirs sont stockés et traités dans notre cerveau.

Francine Shapiro qui a découvert cette technique  dans les années 1980 explique dans son ouvrage “Dépasser le passé” ((2014) que « les souvenirs sont à la base aussi bien de nos symptômes que de notre santé mentale ».

Les souvenirs sont physiquements stockés dans des réseaux de neurones. Les souvenirs traumatiques sont inscrits de manière brute, avec les images, sensations, émotions et pensées négatives présentes au moment de l’événement. Ces informations non traitées sont réactivées« automatiquement dans le présent par certaines situations (des déclencheurs actuels).

Bonne nouvelle : rien n’est définitif. Le corps, et le cerveau qui en fait partie, sont programmés pour guérir et les études en neurosciences montrent que le cerveau humain conserve une capacité à se modifier (neuroplasticité).

Les stimulations utilisées en EMDR permettent au système nerveux de retraiter les informations traumatiques (émotions, informations sensorielles, pensées négatives sur soi) en stimulant le système de traitement adaptatif de l’information.

Au final, les symptômes disparaissent.

Le souvenir n’est pas effacé mais ne génère plus de perturbation dans le présent.

 

Reportage EMDR France (2016). Attentat du bataclan : Thérapie EMDR d’une rescapée.

Une thérapie reconnue pour son efficacité

Voir le reportage d’Arte (2010) :  en finir avec la peur (la question de l’EMDR est abordée entre 27:28 et 30:02)

L’EMDR est l’une des psychothérapies les plus étudiées sur le plan de la recherche internationale en santé mentale, avec des dizaines d’études publiées dans des revues avec comité de lecture et référencées dans les bases de données renommées dans la recherche scientifique (medline, pubmed, psychinfo, etc.). Plusieurs études randomisées et contrôlées (permettant notamment de neutraliser l’effet placebo) ont prouvé son efficacité durable en matière de réduction des symptômes psychiques, en particulier psychotraumatiques.

L’EDMR, avec maintenant trente cinq années de recul, est désormais reconnue dans la communauté scientifique comme une thérapie de premier choix dans le traitement des troubles psychotraumatiques chez l’adulte et l’enfant. Elle a ainsi obtenu la validation des instances les plus exigeantes en matière de santé, par exemple l’Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (INSERM), l’Association Psychiatrique Américaine (APA), la Haute Autorité de Santé et l’Organisation Mondiale de la Santé (en 2013).

Quant aux processus, la recherche s’attache à expliquer les mécanismes à l’oeuvre, qui restent encore à éclaircir (comme dans la plupart des psychothérapies). Des études cherchent à expliquer les phénomènes constatés en faisant appel à la mémoire de travail, sollicitée en EMDR de manière particulière grâce à l’attention double provoquée par les stimulations bilatérale. D’autres études font appel à des explications  faisant appel au sommeil paradoxal et à des mécanismes interhémisphériques.

Les études faisant appel à l’imagerie médicale ont montré l’impact du psychotraumatisme sur le plan de l’activité et même des volumes de structures cérébrales. Les mesures neurophysiologiques réalisées avant, pendant et après les séances de thérapie EMDR ont pu montrer des modifications sur le plan de l’activité cérébrale (processus de reliaison entre les structures limbiques et préfrontales notamment). Je vous invite à lire notamment les articles de Uri Bergmann sur le sujet.

Des professionnels spécialement formés

Les thérapeutes accrédités sont ceux encadrés par l’association internationale d’EMDR (EMDRIA) et EMDR-Europe. Ce sont des professionnels de santé mentale (psychologues, psychiatres, etc.) expérimentés, supervisés et formés de manière rigoureuse à l »approche EMDR dans ses aspects théoriques, pratiques et déontologiques. Vous trouverez sur le site www.emdr-france.org l’annuaire officiel.